Concert Sunday Is Shining : Mazarin à Laval le 8 mars 2020

Dimanche 8 mars 2020

17h30

6 par 4 6 par 4

9.80 €

Zoom sur l'artiste

Plus d'infos sur le concert Sunday Is Shining : Mazarin à Laval

L'homme fait l'album. Pierre Le Feuvre a le regard des curieux, la faconde de ceux qui savent regarder la vie, l'absence de cynisme au bout des mains. Il bouillonne. Et pourtant il a su poser ses sens sur cet « Adieu le vieil empire » qui respire la vérité de bout en bout. L'homme de la Mayenne n'est pas né de la dernière pluie et s'il a donné la moitié de sa vie à la musique, elle le lui rend bien.

Cet « Adieu le vieil empire » le voit poser sur la pochette les bras levés, en guise d'invitation à entrer dans son intimité. Là où les questions de la moitié de vie sont posées : « Un beau matin le jour se lève, pourquoi on vit, pourquoi on se traîne ? » (Du vent et on n'est plus). Même s'il n'emploie pas toujours la première personne, tout est sa vision. Et s'il confesse avoir plus de facilité à la composition où sa force mélodique est évidente, les mots l'emportent quand même. Et il est capable de tout chanter les yeux dans les yeux. C'est d'ailleurs ce qu'il fera lors du concert de sortie d'album à Laval, où il délaissera la scène et chantera au milieu du public pour mieux l'entendre et l'écouter. Seul mais accompagné de sa guitare, d'une grosse caisse et de son harmonica, comme lors du début de cette tournée, avant de constituer un groupe pour la suite.

En dix titres, Mazarin creuse son sillon, tendant vers une « soul de chez nous » (musique de l'âme, en français dans le texte), organique, humaine, simple et tendre. Il a ainsi décliné l'idée de mixer l'album pour en conserver le naturel et la spontanéité en revendiquant « une musique à l'ancienne où j'ai tout fait tout seul, sauf les trompettes ».

Chez Mazarin, on est loin du noir et blanc ambiant. L'ocre est sa couleur de son et la beauté, réelle ou imaginée, des grands espaces est l'ossature de son album : « Si on entend les sirènes, laissons aller, qu'elles nous trainent au large vers l'horizon » (Les Sirènes). Une beauté nue, comme au premier jour de la création de ces 10 titres, où la musique a de la place et où les mots aux images tendres et fortes se répètent en douceur : « Mais tu me dis de garder la tête froide, de me mettre à table pour négocier nos hivers » (Désert).

Parallèlement à cette sortie, Pierre Le Feuvre développe un side project « Grand hôtel », récemment vu aux Bars en trans. Plus folk américana que Mazarin, avec des choeurs plus que des paroles.

Ce fêtard raisonnable fait de la musique vive et sensible depuis 20 ans. Pourvu que ça dure.

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